La dystopie proposée par Brigitte Moreau donne froid dans le dos. Dans le monde que l’autrice a créé, « l’État fournissant profession et habitation, tout ce qu’Il leur demande en retour, c’est de faire honneur à la note qui leur a été attribuée et de fonder une famille pour que les futures générations de Supérieurs puissent un jour prendre le relais ». Sous des dehors agréables, confortables et rassurants même, la machine autoritaire régente absolument tout, trace les destinées et étouffe les velléités personnelles. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en accommodent, quelques-uns se cabrent ; tout dépend de la naissance, des privilèges, du caractère et des sentiments. Reste à découvrir comment se comporteront Mia, Raphaël, Clément et Ève, quatre personnalités différentes jointes dans un destin commun. Le diable se moque bien des histoires d’amour est un roman qui se lit d’une traite, qui pointe les mécanismes insidieux des sociétés, qui pousse à l’extrême des logiques inquiétantes et force ainsi à demeurer alertes.
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